Foz Allan Date Inconnue

Interview d'un des créateurs-producteurs de la série pour la chaîne UK TV Gold.

Si vous aimez la version de la B.B.C. de Robin des Bois, alors Foz Allan est une des personnes à remercier. Ensemble avec le co-créateur Dominic Minghella, ils ont conçu une relecture radicale du mythe classique - mais qu'est-ce qui l'a attiré dans Robin des Bois en premier lieu ? Est-ce que la star désormais célèbre était dans la course pour jouer le hors-la-loi ?

Le succès du retour de Docteur Who a amené une nouvelle demande pour les contes palpitants, fantastiques. Mais qu'est-ce qui vous a attiré dans Robin des Bois en particulier ?
Pour utiliser une expression courante mais très appropriée, Robin des Bois capture l'esprit de l'époque. Bien qu'il ait été pendant des siècles perçu comme un héros populaire, il est en réalité le héros parfait pour notre époque, pour aujourd'hui.
La façon dont nous l'avons regardé, volant les riches et donnant aux pauvres est une autre façon de dire, "faisons l'histoire de la pauvreté". Il est aussi un peu un éco-héros, vivant de la terre et respectant la nature. Comme personnage, il est du côté de tout ce que les gens aujourd'hui prennent soin. Par-dessus le marché, le contexte de la légende de Robin des Bois a une résonance aujourd'hui. Regardez juste les Croisades qui sont le miroir de nos propres guerres au Moyen-Orient. C'est le même "choc de civilisations" dont les experts politiques parlent aujourd'hui.

Est-ce que les précédents films sur Robin des Bois ou séries télés ont influencé votre version ?
Oh, beaucoup d'entre eux l'ont fait, chacun à leur façon. Les mythes sont une chose cumulative, ils se développent et se construisent eux-mêmes. Probablement la plus grande influence pour nous fût la série des années 80 Robin de Sherwood, avec son cadre vert luxuriant et l'atmosphère celtique. Mais nous avons aussi été un peu inspirés par le film Robin et Marian, avec Sean Connery en Robin rêveur, las de la guerre. Cette version a dû beaucoup au mécontentement sur le Viêt-Nam, de même que l'on peut voir que la lassitude de la guerre de notre Robin reflète l'anxiété sur l'Irak. Les gens se sont demandés si le méchant Shérif de Keith Allen a été inspiré par Alan Rickman dans le film avec Costner. Mais en réalité le méchant dans les années 30, dans le film avec Errol Flynn, était pareil. Ainsi oui, nous avons été inspirés par beaucoup de sources.

Est-ce cela a été dur de trouver votre Robin parfait ?
Nous avons vu beaucoup d'acteurs - d'âge différent, d'apparence différente, jouant le personnage de différentes façons. Un des postulants était en réalité James McAvoy, qui avait déjà une certaine réputation et qui est bien sûr depuis devenu une star mondiale.
Mais nous nous sommes rendus compte assez vite que nous ne recherchions pas en réalité un acteur connu. Nous ne voulions pas que les gens pointent du doigt notre Robin et disent "Oh, c'est untel ou untel d'East Enders [série très populaire outre-manche]". Jonas Armstrong était idéal en cela, parce qu'il avait déjà fait ses preuves dans de petits rôles, mais n'était pas un nom très connu. Le plus grand pari que nous avons fait était sur Lucy Griffiths comme Marian. Elle avait 19 ans, un jeu complet et nous avions en réalité un plan de secours pour remplacer le personnage si Lucy ne faisait pas ses preuves. Heureusement elle a été merveilleuse.

Parlez-nous un peu du tournage. Pourquoi n'avez-vous pas tourné la série en Angleterre ?
Et bien, ça va sembler vulgaire de parler ainsi, mais il est moins cher de ne pas tourner en Angleterre. Par-dessus le marché Dominic Minghella - un des cerveaux derrière la série - avait tourné en Hongrie auparavant et s'était rendu compte que la région boisée autour de Budapest était parfaite pour Robin des Bois.
La Hongrie a en réalité une tradition de tournage remontant aux années 1920, donc nous étions en de bonnes mains. Le seul petit problème fût pour l'équipe locale de comprendre notre parti pris sur Robin des Bois. Nous voulions quelque chose de pas trop idiot ou kitsch, mais aussi de pas trop graveleux ou puant. La communication de votre vision peut être difficile même dans les meilleures conditions, mais ajoutez-y une barrière linguistique et vous pourrez voir comment les choses peuvent aller très lentement.

Le tournage s'est-il déroulé sans problème ? Et qu'est-il exactement arrivé avec les bandes disparues ?
Et bien, le tournage s'est déroulé comme dans un rêve, mais ensuite nos bandes ont été volées directement sous notre nez à Budapest. C'étaient les bandes originales qui étaient destinées au montage et il n'y avait aucune autre copie. Comme vous pouvez l'imaginer, c'était assez dévastateur. Heureusement, alors même que nous commencions à vraiment nous affoler et à nous dépêcher pour retourner les scènes, on a appréhendé les voleurs et récupéré les bandes. Le plus drôle c'était que, quelques journalistes ont commencé à dire que c'était pour nous faire de la publicité, en jouant sur le thème de vol de Robin des Bois. Mais il vole les riches, pas les producteurs de la BBC couverts de boue, préoccupés par leur budget dans les forêts hongroises.

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